"Barbie" de Greta Gerwig, avec Margot Robbie et Ryan Gosling

Barbie : la poupée, l’œuvre, le film !

On a revêtu nos plus belles tenues roses et on est allé voir Barbie. Et vous ?


La machine de guerre Barbie

Avec 100 millions de dollars consacrés à sa promotion, difficile d’échapper aux assauts pleins de paillettes de Barbie, le film. Et pour cause si l’on en croit les premiers avis, il s’agirait d’une claque au discours punk et acidulé. Il est vrai que le parti pris esthétique et narratif du film est iconoclaste et audacieux ;

D’un côté Barbieland, un monde rose bonbon où les poupées Barbies vivent leurs meilleurs vies, persuadées que leur existence a permis aux femmes du vrai monde de s’émanciper. De l’autre, un monde réel cynique et injuste. Évidemment …

Aux commandes du film, une réalisatrice qui a rarement déçu, Greta Gerwig, nommée aux oscars en 2018 et en 2020 pour « Ladybird » et « Les Filles du Docteur March ». Elle s’entoure ici d’un casting béton avec la crème des acteurs émergents réunis autour de Margot Robbie, Kate McKinnon, Ryan Gosling et Will Ferrel. Même les « trendy » Kingsley Ben-Adir (rôle titre du biopic à venir sur Bob Marley) et Issa Rae (Insecure) sont de la partie. On ne peut manquer de décerner une mention très bien pour le toujours délicieux Ncuti Gatwa découvert dans Sex Education !

Découvrez le casting exceptionnel de Barbie dans le teaser ci-dessous


Un féminisme rose bonbon

Si l’ensemble est parfaitement exécuté, la cible grand public et l’ombre de la multinationale Mattel n’autorise pas le film à plonger dans la transgression. Le brûlot fémininiste promis est donc un peu tempéré par la primauté du divertissement et des personnages trop rapidement esquissés pour afficher une réelle épaisseur.

Les apparitions des Kens, simples figurants à Barbieland où les Barbies règnent en maîtres, sont des délices d’humour absurde. L’inversion des valeurs patriarcales en faveur d’un matriarcat acidulé est de même assez savoureuse. Pour autant, les comportements immatures et caricaturaux des figures masculines qui traversent le récit empêchent de les voir comme des antagonistes crédibles face aux Barbies, affaiblissant de fait le cœur même de l’intrigue.

Ainsi, même le conseil d’administration entièrement masculin de Mattel ne semble être composé que de naïfs mais inoffensifs capitalistes…


Une poupée pour tous les âges et tous les genres

Reste que si vous voulez voir une comédie originale et un brin mordante, vous êtes à la bonne adresse. La désormais incontournable Margot Robbie convainc dès les premiers plans dans le rôle de cette Barbie stéréotypée (oui c’est son nom), soudainement prise d’une crise existentielle.
Initiée aux 2 univers, Barbieland et le monde réel, le personnage de Barbie Bizarre est impeccablement interprété par l’iconoclaste Kate McKinnon. On regrette juste qu’il n’apporte pas davantage de cette noirceur qui est parfois suggérée mais jamais réellement traitée. Même constat pour Ryan Gosling qui ne ménage aucun effort dans son interprétation d’un Ken égocentrique prêt à embrasser le patriarcat, tant il est frustré d’être sans cesse repoussé par Barbie.

Le final assume ses références au conte initiatique et d’aucuns pourront regretter qu’il verse dans un premier degré qui adoucit la satire. Pour autant, nul doute que Barbie est un vrai film de cinéma bourré d’idées visuelles et narratives qui feront réellement passer à toute la famille un excellent moment.

Margot Robbie,

Margot Robbie, « Barbie »

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